Conference Agenda

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Session Overview
Session
F3: French-Speaking Seminar - Session 3 : Responsabiliser et/donner du sens : accompagner les réformes pour les agents de première ligne
Time:
Thursday, 07/Sept/2023:
9:00am - 11:00am

Session Chair: Emil TURC, Aix-Marseille Université
Location: Small Amphitheatre

150 pax

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Presentations

La responsabilisation des écoles qualifiantes en FWB face aux enjeux de la qualité de l’enseignement et de la pénurie de main d’œuvre qualifiée sur le marché du travail.

Sarah EKINCI

Université Libre de Bruxelles, Belgium

Partant de la volonté générale de renforcer la qualité de l'enseignement pour tous les élèves et de procéder à une simplification administrative du système éducatif, le gouvernement francophone belge a instauré une réforme de grande envergure le 22 mars 2017. Fruit d'une concertation ayant rassemblé une panoplie d'acteurs de terrain, le Pacte d’Excellence dresse l'inventaire des ambitions nées d'une dynamique collective, collaborative et délocalisée de l'administration.

Concrètement, c’est au travers de l’instauration d’une nouvelle logique de pilotage que le changement va être introduit dans toutes les écoles d’enseignement obligatoire – maternelles, primaires, secondaires - (Eraly & Göransson, 2019). Il ne sera plus question de gérer les écoles dans leur ensemble, au travers d’une logique décrétale et procédurale, mais bien de déléguer un rôle d’expert aux acteurs de terrain (directeurs, professeurs, éducateurs…) en leur octroyant la charge d’effectuer l’état des lieux de leur établissement, la sélection des objectifs d’amélioration qu’ils souhaitent poursuivre et le développement de stratégies réalistes et adaptées à leurs réalités pour y parvenir.

L’ambition de cette contribution, au travers de témoignages d’acteurs de première ligne, est d’expliciter cette réforme du système éducatif marquée par une volonté assumée de faire descendre l’administration sur le terrain. Aujourd’hui, l’éventail de compétences requis pour un profil de direction tend à ressembler de plus en plus à celui des gestionnaires d’administration publique et celui des professeurs tend à dépasser la connaissance experte de la matière qu’ils enseignent. En d’autres termes, la simplification administrative et la revalorisation de l’enseignement en Belgique francophone promises au lancement de la réforme nécessitent, dans sa phase de lancement, un réel bouleversement dans les pratiques des acteurs de terrain.



La construction de sens d’un changement national mineur réceptionné comme majeur par les acteurs de terrain : le « projet d’évaluation » dans le cadre de la réforme du Lycée

Hervé CHOMIENNE1, Stela RAYTCHEVA2

1Université de Versailles Saint-Quentin (UVSQ) / Université Paris-Saclay, France; 2Université de Versailles Saint-Quentin (UVSQ) / Université Paris-Saclay, France

Les équipes éducatives et les personnels administratifs des écoles primaires et secondaires sont en première ligne dans la mise en œuvre des politiques éducatives publiques élaborée et pilotées par le ministère en charge de l’éducation. Les études de l’OCDE dans ce domaine montrent la grande variété des systèmes éducatifs dans le monde (OCDE, 2022), notamment leur degré de centralisation et les modes de fonctionnement des établissements scolaires. Dans ce domaine, le système éducatif français apparaît particulièrement centralisé (OCDE, 2020), les décisions les plus structurantes étant prises au niveau national, aussi sur les contenus des programmes que sur le fonctionnement des établissements scolaires et sur les principales variables en lien avec le recrutement et la gestion des personnels éducatifs et administratifs.

Bien entendu, les établissements scolaires sont des entités déconcentrées en étant répartis sur l’ensemble du territoire et ont obtenu juridiquement un certain degré d’autonomie, en lien avec les collectivités territoriales, dans le cadre des lois de décentralisation de 1982 et 1983. Néanmoins, une vingtaine d’année après ce mouvement de décentralisation, un rapport de l’Inspection Générale de l’Education Nationale s’interrogeait sur l’effectivité et l’efficacité de cette autonomie, qualifiée de « corsetée » (IGEN, 2006 : p.5), voire, parfois, de « fictive » par les chefs d’établissement eux-mêmes (idem, p. 21). L’essentiel demeure piloté par le Ministère de l’Education Nationale à travers des lois, décrets, circulaires et autres moyens permettant de réglementer les activités des établissements dont les acteurs ont pour l’essentiel des marges de manœuvre au niveau de la déclinaison locale des instructions reçues.

Les moments les plus paroxystiques de cette relation verticale entre le sommet et le terrain est celui des réformes qui visent une transformation systémique d’un maillon du système éducatif, avec son cortège de consultations, débats, négociations et dispositifs visant à en assurer le déploiement malgré « la résistance au changement » de certains d’acteurs du système face à des changements transformant certains aspects de leurs pratiques professionnelles et de leur autonomie au travail. La mise en place de nouvelles régulations de contrôle se heurte aux régulations autonomes des acteurs de terrain et suppose de renégocier de nouvelles modalités de régulations conjointes (Reynaud, 1989) au sein « d’espaces de discussion » (Detchessahar, 2013 ; Abord de Chatillon & Desmarais, 2017 ; Bellini et al., 2018) locaux élaborés et animés par des cadres de proximité (ici des membres des équipes de direction des établissements et inspecteurs pédagogiques).

L’une des dernières grandes réformes menées en France dans ce domaine est celle du lycée qui a non seulement transformé les programmes mais aussi les modalités de préparation et de passage des épreuves du Baccalauréat, véritable totem bicentenaire du système éducatif français qui assure le passage des diplômés vers l’enseignement supérieur. Nous présenterons la forme et implications de cette réforme dans son ensemble mais analyserons plus particulièrement l’une de ses composantes importantes : la mise en place de l’évaluations en contrôle continu désormais intégrée de façon significative dans la note finale du baccalauréat général et technologique. Après une première année de mise en œuvre de la réforme, le Ministère de l’Education national considère désormais nécessaire de mettre en place au sein de chaque lycée un « projet d’évaluation » qui représenterait un « enjeu majeur car il permet de sécuriser la procédure certificative » pour les élèves et leurs familles via la formalisation pour chaque discipline des modalités d’évaluation des élèves. Communiqué aux élèves et à leurs parents ce projet doit être élaboré par chaque équipe pédagogique dont les membres doivent s’accorder sur leurs modalités d’évaluation et les respecter par la suite. En apparence, ce dispositif peut sembler de bon sens et simple à mettre en place : nous montrerons qu’il n’en est rien aussi bien quant à son principe au regard de la réaction très hostile qu’il suscite chez les syndicats d’enseignants (par exemple https://www.snes.edu/article/projet-local-devaluation-et-vie-scolaire-ne-rien-se-laisser-imposer/) que quant à ses modalités de mise en œuvre au sein de chaque établissement. Ce dernier point a été identifié par le Ministère et les rectorats qui ont mis en place des webinaires et ateliers pour préparer les équipes de direction des établissements et les inspecteurs disciplinaires à conduire ce changement auprès d’équipes pédagogiques très hétérogènes quant à leur volonté à collaborer sur ce sujet.

Si l’approche de la régulation conjointe permet de prendre en compte la co-construction plus au moins importante des politiques publiques pour le ministère et les acteurs du terrain, elle ne précise pas l’impact de cette régulation. S’agit-il d’une négociation des contours et des contenus d’une activité isolée ou bien du sens du projet de changement, des identités des acteurs sociaux et de l’articulation de l’activité à modifier avec d’autres activités sous-jacentes qui contribuent à façonner le sens et les identités. Nous mobiliserons l’approche des pratiques sociales (Shatzki, 2002) afin d’étudier l’articulation de la pratique d’évaluation avec d’autres pratiques professionnelles (pédagogiques, organisationnelles). Cette complexité implique que les acteurs sociaux (le ministère, les syndicats à l’échelon national à travers leurs discours ; les cadres de proximité et les enseignants à l’échelon local à travers leurs interactions) ne peuvent qu’avoir une compréhension partielle de la réalité du changement dans toutes ses dimensions, d’où la difficulté de coconstruire le sens du changement.

L’un des auteurs a participé à des réunions préparatoires au niveau national et d’un rectorat en vue d’une intervention lors du webinaire national ainsi qu’à des conférences et ateliers de travail de deux jours au sein d’un rectorat en collaboration avec un chercheur en sciences de l’éducation spécialiste de l’évaluation scolaire. La préparation de ces interventions ont permis d’avoir accès à des documents internes en lien avec ce dispositif et les échanges avec les participants ont permis d’avoir un premier niveau de compréhension de ses enjeux et des difficultés de mise en œuvre. L’analyse des sites internet des principaux syndicats représentatifs des enseignants permet aussi d’avoir une idée assez claire de l’interprétation, assez éloignée de l’argumentation ministérielle, qu’ils font de ce dispositif tel qu’il est présenté officiellement dans ses objectifs et dans sa forme prescrite.

En mobilisant l’analyse critique de discours, nous allons identifier le sens donné à ce changement par le ministère et les syndicats, et identifier les pratiques sociales sous-jacentes prises en compte par ces deux acteurs. Nous étudions non seulement le sens de la réforme, mais aussi ses impacts sur les identités des acteurs et des artéfacts mobilisés dans les pratiques professionnelles étudiées.

Un espace d’affrontement entre régulations de contrôle et autonome s’ouvre ainsi entre acteurs représentant chacune de ces régulations et notre communication visera à discuter des conditions d’émergence et/ou d’élaboration d’espaces de discussion à l’échelle des établissements. En outre, nous affirmons qu’une réforme techniquement « mineure » ne peut pas être mise en place sans prendre en compte tous ses effets potentiellement « majeurs » sur les pratiques sociales et les identités des acteurs.

Bibliographie provisoire

ABORD DE CHATILLON, E., DESMARAIS C. (2017). Espaces de discussion, management et épuisement professionnel, @GRH 2017/2 (n° 23), pages 13 à 36.

BELLINI, S., DREVETON, B., GRIMAND, A., & OIRY, E. (2018). Les espaces de discussion : un vecteur de régulation des paradoxes de la Nouvelle Gestion Publique ? Revue de Gestion des Ressources Humaines, 107(1), 3-22.

DETCHESSAHAR, M. (2013). Faire face aux risques psycho-sociaux : quelques éléments d’un management par la discussion. Négociations, (1), 57-80.

IGEN-IGAENR (2006). L’EPLE et ses missions, Rapport - n° 2006-100, décembre 2006.

OCDE (2020), Perspectives des politiques de l’éducation, Éditions OCDE, Paris.

OCDE (2022), Regards sur l'éducation 2022 : Les indicateurs de l'OCDE, Éditions OCDE, Paris.

REYNAUD, J. D. (1989). Les règles du jeu. L’action collective et la régulation sociale, Armand Colin.

SCHATZKI, T. (2002). The Site of the Social: A Philosophical Account of the Constitution of Social Life and Change., University Park: The Pennsylvania State University Press.



L'épuisement professionnel chez les professionnels de santé dans les contextes français et marocain : rôle du conflit travail-famille, de la vocation et de la satisfaction au travail

Khalil AIT SAID1, Salma BERTAL2, Asmae HOUMID BENNANI2, Jihane SEBAI1

1larequoi, France; 2ERMOT, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah Fès-MAROC

Le mal-être dans les métiers du soin et de la santé se manifeste à travers plusieurs aspects et touche plusieurs catégories professionnelles, notamment, les médecins et les infirmiers. Ce personnel de première ligne est très exposé aux risques psychosociaux (Lemoine et al., 2017) en raison des conditions particulièrement contraignantes dans lesquelles ils exercent, tels que, les horaires atypiques, la charge physique et mentale élevée, ainsi que la confrontation à la population (Zaidi et al., 2020).

À ce titre, l’épuisement professionnel reste la forme de souffrance la plus répandue à l’hôpital (Franc et Hogues, 2021). Son examen, auprès des professionnels de santé, apparaît bien plus complexe dépassant une simple relation de causalité entre un milieu de travail contraignant et ses conséquences sur les individus. En effet, d’autres variables extraprofessionnelles pourraient enrichir cette analyse, notamment, la question de conciliation entre la vie professionnelle et la vie privée, le soutien social, la satisfaction au travail et la vocation professionnelle.

Le rapport au travail et à la famille s’inscrit dans le cadre d’un débat très fructueux sur la gestion des deux sphères de la vie et a fait couler beaucoup d'encre au fil des dernières décennies. Aujourd’hui, de nombreux auteurs portent un intérêt particulier à l'analyse de l’articulation travail-famille dans des milieux professionnels spécifiques, notamment, ceux qui se caractérisent par des rôles particulièrement exigeants (Tremblay, 2016 ; Miller et al., 2022).

Dans le milieu hospitalier, le personnel est souvent confronté à de fortes interférences entre le travail et la famille, ce qui appelle à examiner ce chevauchement des rôles entre les deux sphères de la vie. Les résultats des études antérieures varient en fonction du contexte, notamment des dimensions structurelles (logistique hospitalière, conditions de travail, etc.) et culturelles.



 
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