Les crises d’origines anthropiques ou naturelles qui frappent les régions du monde forcent les organisations à veiller à faire une mise à jour en temps réel sur leur contextes opérationnels. Les menaces évoluent rapidement : changement climatiques, extrémisme violents, groupes criminel et armées, ou cybercriminalité, voilà les défis auxquels sont confronté les états et les organisations internationales. Ce panel vise à mobiliser des réflexions théoriques et empiriques sur des notions comme l’obligation de diligence, les seuils de tolérance au risque, les analyses des menaces. Il cherche notamment à répondre à certaines des questions suivantes : Comment s’effectue aujourd’hui les analyses de risques au sein des organisations? Comment sont internaliser les meilleurs pratiques au sein des organisations? Comme est appliqué l’obligation de diligence dans les contextes à haut risque? À l’intersection des disciplines qui s’intéressent à ces questions, telles que la théorie des organisations et la gestion de projet, ainsi que l’étude des relations internationales et de la gestion des risques et de la sécurité, ce panel propose des interventions basées à la fois sur la théorie et la pratique et émergent des travaux de l’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaires (OCCAH).

La reconnaissance de l’obligation de diligence (Duty of care) exige désormais des organisations qui déploient du personnel à l’étranger qu’elles protègent et informent leurs employés des risques encourus lors ces séjours. Depuis 2015, l’OCCAH a mis en place un programme de gestion des risques et de la sécurité. Élaboré en fonction des meilleurs pratiques et standards internationaux reconnus en matière de gestion des risques et de la sécurité, ce programme positionne l’observatoire comme un acteur clé dans l’émergence des nouvelles normes au Québec. Ce travail de co-coconstruction avec différentes organisations basées au Québec soulève plusieurs questionnements, à la fois théoriques et empiriques, sur les défis qui émergent de la triangulation de la réalité organisationnelle avec les enjeux juridiques et pratiques de l’obligation de diligence. En prenant l’exemple des institutions académiques québécoises, cet article met en dialogue l’expérience du programme de formation de l’OCCAH avec la littérature sur le duty of care qui s’intéresse aux obligations légales, éthiques et morales des organisations.

Après trois ans de pandémie de COVID-19, diverses recherches ont montré que plusieurs organisations n'étaient pas prêtes à faire face à une crise aussi longue et intense. Nous avons utilisé une analyse de cas unique de l'organisation à but non lucratif (ONG) Cambodia Living Arts (CLA) située au Cambodge, afin d'explorer et d'élargir le concept de « devoir de diligence » dans une organisation à but non lucratif exemplaire. Au fur et à mesure de l'analyse organisationnelle, nous sommes en mesure d'analyser les avantages et les défis liés à la création d'une transition organisationnelle bienveillante par le biais d'étapes importantes telles qu'une analyse régionale et internationale, l'élaboration de projections financières et la gestion des ressources humaines de la manière la plus humaine possible.

Les causes multiples et les processus complexes de la radicalisation violente ont donné lieu à une littérature scientifique croissante au cours des dernières années, notamment dans les domaines psychologique et sociopolitique, qui reste toutefois inégale et lacunaire. L’état du risque et de la sécurité évolue rapidement et se détériore dans plusieurs pays du monde, forçant à adopter les meilleures pratiques pour réduire les risques lors de la planification et la réalisation de tous déplacements à l’étranger. Cette rapidité avec laquelle l’état de la sécurité se modifie implique nécessairement une actualisation, une adaptation constante et une vigilance accrue de la part des organisations de leurs seuils de tolérance aux risques. À travers le prisme de la radicalisation et de l’extrémisme violent, cette contribution soulève les enjeux et défis que ces phénomènes posent en termes d’analyse des menaces.

Dans un monde où les crises d'origines anthropiques et naturelles impactent de manière croissante les organisations, et ce, de multiples façons, il devient de plus en plus urgent d'adopter de nouvelles stratégies organisationnelles de résilience dans la gestion des risques. Les organisations ne peuvent plus seulement se protéger, elles doivent être proactives et mettre en place des actions d’adaptation concrètes pour faire face aux nombreuses conséquences en lien avec les changements climatiques, mais également les situations de conflits armés qui sévissent à travers le monde. La nécessité d'analyser les risques de manières dynamiques et d'intégrer de meilleures pratiques au sein des structures organisationnelles n’est donc plus à démontrer.

L'objectif est de proposer un design de résilience qui permette aux organisations de s'adapter et de prospérer dans un monde marqué par des risques émergents et des polycrises. Les organisations doivent non seulement être préparées à répondre aux défis actuels, mais aussi capables d'anticiper et de gérer efficacement la complexité inhérente aux risques émergents, aux interdépendances qui en découle ainsi qu’aux nombreuses conséquences.