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Session
1.3.3 Enjeux et défis de l’action climatique féministe en Afrique de l’Ouest
Time:
Wednesday, 12/June/2024:
1:30pm - 3:00pm

Location: RPHYS 115


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Presentations

1.3.3 Enjeux et défis de l’action climatique féministe en Afrique de l’Ouest

Chair(s): Fernande Abanda (Inter Pares, Canada), Geneviève Talbot (SUCO, Canada)

L’action climatique féministe, entendue comme un moyen d’action et un cadre indispensable pour faire face aux injustices sociales et environnementales qu’engendrent et/ou aggravent les changements climatiques à l’endroit des femmes et des filles apparait comme une réponse essentielle à la crise climatique et aux injustices qu’elle génère. Les expériences d’organisations canadiennes et ouest-africaines qui la mettent en œuvre dans les zones côtières et insulaires au Sénégal, au Togo, en Côte d’Ivoire et en Guinée-Bissau à travers le projet Action Climatique Féministe en Afrique de l’Ouest ( ACF-AO) renseignent sur les défis et la pertinence de cette approche pour renforcer l’adaptation aux changements climatiques, réduire les inégalités de genre et soutenir la résilience des systèmes alimentaires. Le panel propose d’explorer les enjeux et les défis de l’action climatique féministe du point de vue de ses acteurs locaux en Afrique de l’Ouest. Le Panel se déroulera autour de 4 axes : (1) La pertinence de l’action climatique féministe, (2) le rôle des mouvements écoféministes ouest-africains dans la lutte contre la crise climatique (3) les épistémologies et les savoirs endogènes sur les changements climatiques (4) les solutions concrètes proposées par les communautés aux premières loges de la crise climatique au Sénégal.

Le panel mettra à profit la démarche et les résultats du projet ACF-AO en cours, financé par Affaires mondiales Canada et mis en œuvre par Inter Pares et SUCO et des organisations locales et militantes du Togo, Guinée-Bissau, Sénégal, Côte d’Ivoire, ainsi que de chercheurs au Canada. Ce panel permettra aux équipes du projet de partager certains résultats préliminaires, et d’enrichir le projet grâce à des points de vue externes. Il vise aussi à enrichir les réflexions sur la pertinence de l’approche féministe dans la recherche et l’action pour s’attaquer aux racines de la crise climatique et des crises inter reliées.

 

Presentations of the Symposium

 

L’action climatique féministe : une réponse aux défis particuliers que pose la crise climatique. Leçons tirées du projet ACF-AO dans les zones pour les populations côtières et insulaires de l’Afrique de l’Ouest

Eric Chaurette
Inter Pares

Les populations des zones côtières et insulaires d'Afrique de l'Ouest sont parmi les plus vulnérables aux changements climatiques. Composant déjà avec des sécheresses, leur environnement est plus exposé à l’érosion, à l’intrusion d’eau salée et aux inondations. Des pratiques agraires non durables ont aussi appauvri les sols menaçant leur sécurité alimentaire et accentuant la pauvreté et la migration.

Les femmes et les jeunes femmes sont encore plus vulnérables en raison de normes patriarcales leur attribuant un statut socio-économique inférieur. Aussi, leurs rôles domestiques font qu’elles sont responsables de fournir l'eau, le bois de cuisson, les aliments et plantes médicinales à leur famille; des tâches de plus en plus ardues avec les changements climatiques.

Pourtant, les femmes ont un rôle essentiel dans l’action climatique et la protection de la biodiversité. Leurs savoirs locaux sur les ressources naturelles et leurs approches holistiques de pratiques agricoles ainsi que leurs aptitudes de collaboration font d’elles des leaders toutes désignées pour non seulement mettre en place des stratégies pour aider leurs communautés à mieux s’adapter au climat, mais aussi de participer pleinement au développement de politiques et initiatives durables.

Une approche féministe permet non seulement de reconnaitre le rôle de chef de file qu’occupent les femmes dans les luttes de justice climatique, mais permet aussi de s’interroger sur les causes profondes de cette crise et les autres crises inter-reliées. Cette intervention porte sur l’action climatique féministe, en tant qu’approche. Elle revient sur sa pertinence, mais de façon plus empirique, en se penchant sur les expériences du projet Action climatique féministe en Afrique de l’Ouest, l’intervention illustrera surtout à travers divers témoignages et exemples, comment cette approche tente d’amplifier des réponses locales d’adaptation au climat tout en interpelant/ dialoguant avec les décideurs pour des mesures et politiques qui s’attaquent et transforment les fondements des multiples crises.

 

L’évolution de l’action climatique féministe en Afrique de l’Ouest

Khadiatou Sarr1, Mariamé Ouattara2
1UQAM, Canada; CIÉRA, ( Centre Inter Universitaire des études et recherches Autochtones), 2Inter Pares

Cette intervention porte sur la lutte et les actions des femmes et des filles rurales de l’Afrique de l’Ouest pour bâtir un avenir radical qui allie justice, équité, droits, souveraineté alimentaire et résilience climatique, qui profite à tous. À partir des histoires de changements et du parcours des groupes de femmes du Sénégal, du Togo, de la Guinée-Bissau et de la Côte d’Ivoire qui mettent en œuvre l’action climatique féministe en Afrique de l’Ouest (projet ACF-AO), la contribution met en avant le rôle primordial qu’elles jouent dans l’action climatique par leur plaidoyer, leur engagement communautaire et les solutions innovantes qu’elles mettent en avant pour réduire les impacts disproportionnés qu’elles subissent du fait de la crise climatique et les conséquences. L’analyse ambitionne aussi d’enrichir les réflexions sur les dynamiques du mouvement écoféministe en Afrique, et en Afrique de l’Ouest en particulier.

 

Expériences et solutions concrètes proposées par les communautés des zones insulaires et de mangroves aux premières loges de la crise climatique. : le cas du Sénégal.

Selbé Faye1, El Hadji Faye2
1Enda Pronat, Sénégal, 2SUCO, Canada

Cette intervention présente les solutions communautaires d’adaptation aux changements climatiques mises en œuvre par les groupes de femmes, les filles et les jeunes de la Casamance et du Sine Saloum au Sénégal. Le Sénégal est l’un des pays particulièrement affectés par la crise climatique. Le pays connait une diminution des précipitations, des tempêtes plus intenses et une augmentation de la température d'environ 1,7°C (AMAA, 2022). Ces changements contribuent à la perte de terres arables, à la désertification et à une réduction drastique de la disponibilité de l'eau, ce qui affecte particulièrement les communautés des zones insulaires et de mangrove où ces effets s’amplifient considérablement. On y observe, une érosion de la côte, la disparition des poissons, la salinisation des terres et des eaux douces, la non-formation des huîtres en raison de l’usage des produits chimiques, et la disparition des autres crustacés et êtres vivants dans la mangrove qui est de plus en dégradée, ainsi que le manque d’eau potable dans certaines zones. L’expérience des populations de ces régions sénégalaises, et les solutions qu’elles mettent en avant pour s’adapter à la crise climatique renforcent considérablement les capacités d’adaptations et la résilience de l’écosystème; qu’il s’agisse de l’agroécologie, de l’utilisation de source d’énergie alternative telle que le solaire, de techniques ostréicoles résilientes aux changements climatiques, du renforcement des compétences locales et des actions de plaidoyer pour renforcer la participation des femmes dans les instances de prise de décisions autour des questions climatiques, En partant des actions posées par les communautés du Sine Saloum et de la Casamance au Sénégal, l’intervention décrira comment ces actions permettent d'amplifier les réponses communautaires à l'adaptation au climat en renforçant la participation des femmes et des jeunes à la gouvernance locale de la biodiversité et l’action climatique, en améliorant les pratiques agroécologiques et la réhabilitation d’écosystèmes

 

Valorisation et prise en compte des savoirs endogènes dans la gouvernance climatique nationale et internationale et la résilience des systèmes alimentaires

Luana Pereira1, Fernande Abanda2
1Tiniguena, Guinée Bissau, 2Inter Pares

Cette contribution vise à explorer les voies d’une valorisation et d’une prise en compte effective des savoirs endogènes dans la gouvernance climatique nationale et internationale, ainsi qu’une meilleure prise en compte des savoirs des communautés locales dans la résilience des systèmes alimentaires. Elle s’articule sur deux cas. D’abord le cas des savoirs endogènes des Bijagos de la Guinée-Bissau en matière de gestion des écosystèmes insulaires, notamment comment la pertinence de ces épistémologies et savoirs pour faire face à la crise climatique et la crise interreliée des systèmes agroalimentaires. La communication reviendra également sur l’insertion de ces savoirs endogènes dans la gouvernance des écosystèmes et le cadre national Bissau Guinéen de protection de l’environnement et d’adaptation aux changements climatiques. Ensuite, un pan de la réflexion abordera la place des savoirs endogènes sur le climat et les écosystèmes dans l’action climatique internationale tout en précisant les axes de plaidoyer d’une consécration effective de ces outils heuristiques et pratiques, essentiels pour juguler les crises contemporaines.



 
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